Les stages CRB des années 1990...
Un concentré de principes et techniques à l'origine du Tengu-ryu Karaté-Do...
Les commentaires sont de Roland Habersetzer
Merci à Nathalie Shukina (Наталья Щукина), membre du CRB-IT, pour ses publications sur Facebook
Un des Bunkai possibles dans la forme (chinoise) de la "grue blanche" (Baihe-quan). A retrouver page 195 de mon ouvrage "Bubishi", qui vient d'être réimprimé par Budo Editions (www.budo.fr). Tant de directions de recherche ont été enseignées au cours de tant de stages, et il y a longtemps déjà...
Ce Yoko-juji-uke (peut-être d'origine Shorinji Kempo, qui a pu reprendre d'une autre source, je ne sais pas (les bonnes choses se transmettent heureusement aussi! Voir d'ailleurs le petit Budoscope que j'avais fait chez Amphora sur le sujet) est peu vu en Kumite (c'est bien pourquoi j'y étais revenu longuement lors de ce stage). Et aussi encore ceci, si déjà: en esquivant en Kake-dachi, sur retrait du pied gauche si garde de départ à gauche (donc en Irimi), ou avec effacement complémentaire du pied gauche si garde de départ à droite, comme sur cette vidéo (donc en pivot Tenkan), c'est beaucoup plus efficace pour un contre direct (Kobo-ichi, "action flash" avec Mae-te, pas Gyaku, trop lent, et plus à bonne distance sur cette position). Ce Kake-dachi que j'enseignais systématiquement par la suite (sans plus de succès d'ailleurs pour ce qui est de l'utilisation de cette défense pourtant très efficace.... Pour l'usure de mes genoux aussi! 😞). Toute cette nuance, concernant plus la position que le Juji-uke en soi, est bien illustrée et expliquée me semble-t-il dans mon "Karaté pratique". Page 401 pour cette vidéo, page 402 pour le retrait du pied avant, forme que je privilégie largement). Bonne pratique à tous!
Le choix d'esquiver est toujours une prise de risque. Une technique d'esquive doit rester un élément de totale surprise pour l'adversaire (ne pas être « téléphonée », afin qu'il ne puisse rectifier son attaque) et être exécutée de très près. Elle est évidemment encore moins maîtrisable lorsque la main est prolongée d'une arme ! Je me souviens que Henri Plée Sensei m'en avait fait un excellent résumé : « S'il le faut, tu donnes une oreille mais tu sauves ta vie »...
Juste en rappel : s'il vous est interdit de vous promener en ville avec un Tambo (ou diverses formes de matraques !), rien ne vous empêche de driller ces techniques de défense avec un parapluie, une canne, un bâton de marche, une béquille (!), ou même un journal (un magazine, ce serait encore mieux) fortement roulé... Armes « par destination » (et non « par nature » : une nuance fondamentale en cas de nécessité de justification d'emploi). En veillant lors de l'entraînement à ne pas blesser ! Voir un chapitre important, très illustré (je souligne, car nombreux sont désormais ceux qui trouvent qu'il y a trop de texte dans mes livres...), mettant en avant d'autres objets de la vie courante pouvant servir à une défense, dans mon manuel « Répondre à l'agression : techniques d'action immédiates, efficaces, responsables », chez Budo Editions, www.budo.fr). Peut-être pas inutile par les temps actuels... Ne pas s'en soucier trop tard...
Je redécouvre un travail dynamique en Kumite, que j'enseignais déjà il y a plus 30 ans, pas mal éloigné (euphémisme...) des enchaînements basiques habituels sur positions bloquées. Je voulais montrer ici l'intérêt d'un travail vertical du Hara, s'ajoutant au classique travail de rotation des hanches, pour désorienter l'adversaire tout en contrant d'une riposte fouettées et coulée très proche de son corps (en transitant sur Kake-dachi!), plus proche de la boxe chinoise (She-quan) que de la raideur du Shotokan. Mais cela désorientait trop, je le sais depuis, même au niveau de pratiquants avancés dans leurs styles formatés dont ils ne voulaient (et même ne pouvaient) pas s'éloigner. Où en sont-ils (s'ils sont toujours là...) depuis? En 1994 je décidais que mon enseignement n'avait décidément plus rien à voir avec ce qui se faisait obstinément ailleurs (ni dans le "sabre" ni dans la "vertu"...), et proposais enfin "Tengu-ryu Karatedo"... où je suis resté entouré de karatekas qui m'avaient fait confiance dès cette époque! Et nous évoluons ensemble, dans un esprit constructif, chaque nouvelle année qui passe..."Doraku", en continuant sur la route!
Démontrer, expliquer, re-démontrer, rectifier, en décomposant pas à pas, puisque enseigner c'est inlassablement (et patiemment) répéter. Sur ce petit film, une autre option après parade sur recul et esquive par l'intérieur en Gyaku-te, accompagnés d'un coup d'arrêt du poing, puis retrait sur Kake-dachi pour se rapprocher et faucher la jambe arrière de l'adversaire (ou lui porter Hiza-mawashi-geri dans le dos). Quand je vois ces toutes vidéos (je les découvre grâce aux archéologues/archivistes Dominique et Natalie, encore merci à eux), je suis étonné (pour le moins) devant un tel programme rien qu'au cours de ce Kan-geiko 1991... Il y a plus de 30 ans. Et dire qu'il en fut de même lors de tous mes stages d'hiver, de tous mes stages de printemps, depuis 1963...Pendant 10 à 12 heures à chaque fois. Sur un rythme dont les moins de 40 ans ne peuvent se souvenir (et ne supporteraient même plus aujourd'hui)... Mais en reste-t-il beaucoup qui se souviennent de ces temps là ?
Illustration d'une recherche de réponse pluridirectionnelle, où l'accent est déjà mis sur l'importance d'une dichotomie dans l'action, accompagnée d'une vision périphérique et tant que possible anticipée (donc à l'opposée d'une « vision tunnel » résultant d'un blocage du regard dans l'action portée ): Happo-moku ou, encore développé en « Tengu-ryu Karatedo » », le concept de scanning-searching. Ces petites videos qui apparaissent aujourd'hui ici, extraites d'enregistrements de mes stages d'antan, et que je découvre moi-même si longtemps après (merci, notamment, à Dominique et à Nathalie!), montrent bien les racines d'un travail d'évolution suivi dans ma pratique de « l'art de la main vide ». Un travail déjà largement entamé bien avant qu'il n'aboutisse à ce « Tengu-ryu Karatedo » qui est devenu la ligne de mon enseignement depuis 30 ans (et dont j'ai voulu partager les composantes avec ceux qui se posent quelques questions dans un enseignement « traditionnel », dans mon livre paru chez Budo-Editions : « Tengu-ryu Karatedo, une pratique fondamentalement martiale dans l'art de la main vide »).
Revoir (en fin de la démo) le rappel des principes d'une action efficace : bouger avec vitesse...précision...détermination... (+ Sun-dome, contrôle, au Dojo, ou en fonction de la nouvelle situation extérieure, sur le terrain). Et toujours selon une action qui, en Tengu-ryu Karatedo, peut se résumer en " engager comme un animal (flash initial primaire), finir comme un humain (reprise absolue du contrôle)". Et non le contraire, que l'on voit si souvent... à savoir: engager avec le retard d'une réflexion humaine ( le temps d'un choix d'une technique parmi...) et terminer dans un acharnement qui a tout de l'animalité. La "vertu" dès que le "sabre" est devenu inutile"... Le "martial" reste une voie de la paix!
Au bout d'une recherche dans le registre d'un Shotokan classique (pas "traditionnel", mais sportif moderne) pour un échange Tori-Uke évolutif: ici, un exemple de travail basé sur une adaptation de la distance et des positions, avec tant de variantes possibles... A remarquer aussi (déjà, et bien avant sa systématisation en Tengu-ryu Karatedo) le non-attachement du regard lorsque le résultat final est obtenu (brutal plaquage de l'adversaire) et ouverture vers un regard périphérique.
Trois variantes sur une même base d'entrée. La réussite de cette combinaison dépend du second temps ("Kobo-chi"...) rapidement placé "dans le temps" après la première parade simple sous l'effet de la surprise. Une "stratégie du combat", dont les éléments figuraient déjà dans la première édition de mon livre "Karaté pour Ceintures Noires" de 1975 (!), et avec lesquels j'avais le sentiment d'être vraiment arrivé au bout d'un cheminement Shotokan classique, sportif (que j'avais d'ailleurs encore enrichi par des enchainements techniques personnels, qui ont beaucoup servi, et servent encore...). C'était en 1990, et l'horizon d'une nouvelle orientation, le Tengu-ryu Karatedo, se dessinait rapidement, enfin...